Savez-vous que la botanique peut devenir une lampe qui éclaire notre compréhension des huiles essentielles ? Qu’une approche sensible de la botanique peut nous apporter du sens et nous aider à grandir en conscience ? Comment ? Commençons par nous appuyer sur l’arbre phylogénétique… L’arbre phylogénétique est un guide extraordinaire pour comprendre le génie de chaque famille botanique. Il peut aussi nous aider dans les étapes aussi de notre cheminement intérieur.
Retrouver le fil conducteur
L’évolution du vivant
Il est possible de classer les différentes espèces végétales suivant leur ordre d’apparition sur terre en montrant leurs liens de parentés, ancêtres communs etc. L’arbre phylogénétique révèle le fil conducteur de l’évolution du vivant. Le règne végétal s’est en effet déployé au fur et à mesure sur terre, créant de nouvelles formes (y compris de reproduction), s’adaptant à des environnements en particulier, se complexifiant et se spécialisant de plus en plus. Pour y voir plus clair, prenons un exemple. Remontons à l’origine même de la création des premières essences aromatiques, au tout début du règne végétal…
Les Conifères, gardiens des portes du temps
Les premières espèces végétales à fournir des essences aromatiques sont les Conifères, qui s’élèvent haut et droit vers le ciel, en lignes épurées et rectilignes. La vie invente avec eux une reproduction qui n’est plus inféodée à l’eau (l’émotionnel) – comme avec les algues ou les fougères – mais qui passe par l’air (l’esprit). Avec les Conifères, la nature expérimente le bois (les canaux résinifères), l’enracinement et l’élévation, un principe d’alignement (souvent strict) qui nous propulse vers la conscience. Ils s’offrent comme des repères sûrs pour que nous puissions retrouver ce qui fait notre charpente, notre axe et notre intégrité.
« Je vais vers la lumière, telle est ma destinée, le reste à côté importe peu. Appuie-toi sur moi. Toi aussi, ta mission est de t’élever vers le ciel pur. Libre. » semblent-ils nous murmurer.
Retrouver la mémoire des origines
Souvent imputrescibles, ils sont des guides puissants, silencieux, qui nous ramènent à la mémoire des origines, car ils traversent les siècles sans se soucier des affaires du monde. Ils nous raccordent à nos valeurs essentielles et à ce qui demeure ; la mort ne les effraie pas, car ils semblent avoir pénétré ce qui fait l’essence même du temps. Ils font partie des arbres doyens, pouvant vivre des millénaires ( l’épicéa Old Tjikko, le plus vieil arbre vivant sur terre, détient le record actuel : il est âgé de plus de 7000 ans!).
On comprend alors combien les Conifères peuvent être sécurisants dans leur simplicité originelle et leur puissance inaltérable : ils nous permettent de retrouver un ancrage, une direction sûre, une solidité incontestable. Ils agissent sur la conscience en l’éclairant, facilitant la respiration et oxygénant l’esprit. Ils réchauffent l’énergie vitale, soutenant notre sentiment de puissance intérieure.
“Ancré à la Terre, je vais mon chemin et rien ne m’en détournera !”
Se donner des repères
Les Conifères peuvent être d’une grande aide lorsque :
- vous avez besoin de revenir à des repères très stables, de réduire l’émotionnel, de vous désengager des affects ;
- vous avez besoin de prendre de la hauteur ou de la distance ;
Rien de pousse trop près des Conifères, ils savent protéger leur espace vital. - vous n’avez pas l’énergie mentale pour appréhender des huiles essentielles complexes.
Ils rééquilibrent le système nerveux, apaisant en profondeur et redonnant de la force. Il vous faudra sûrement choisir celui qui vous convient, car ils sont souvent stricts et raides, représentant par excellence un principe Yang, que rien ne fait dévier. Telle est leur nature ! Leur arôme reste sobre, épuré, vert et boisé, aérien, accessible à chacun. Avec eux, nous retrouvons la forêt ancestrale, cette cathédrale végétale qui verra la naissance de l’humanité et le passage des civilisations. En cela, ils rassurent aussi. Ils nous ramènent à un noyau primordial, que rien n’éteint. Ils sont les gardiens protecteurs de notre chemin d’évolution, nous accompagnant pour que nous puissions nous réaliser dans notre forme originelle, épurée.
Libérer les passages
Bien choisir son huile essentielle
Parfois, on entend dire : “lorsque vous avez un deuil à faire, choisissez le Cyprès toujours vert”. C’est vrai. Seulement, ne réduisons pas les huiles essentielles à des fiches-outils ! Il est aussi possible de choisir un autre Conifère, plus doux, moins raide et autoritaire : songeons à la Pruche par exemple, au Mélèze du Canada, au Pin blanc du Mexique. Il appartient à l’esprit même de cet ordre botanique de nous accompagner dans ces passages hors du temps et de nous ramener à l’essence même de ce qui demeure, à la Vie au-delà du jeu des formes.
Médecine d’âme
Comprendre en profondeur “ces airs de famille botanique” nous permet de choisir de manière judicieuse les huiles essentielles qui nous sont adaptées. En nous appuyant sur l’arbre phylogénétique, nous pouvons éclairer “la médecine d’âme” des Conifères. Il devient plus aisé alors d’apprécier le message de chaque espèce, ses nuances, la couleur particulière de chacune au sein de sa famille, son génie spécifique et ses propriétés.
Rappelons que l’ordre botanique des Conifères accueille deux familles principales :
- les Pinacées ou Abiétacées regroupent Pins, Sapins, Epicéa, et autres Epinettes, Mélèzes, Cèdres, Pruche, Pseudotsuga … Les premières molécules aromatiques (les pinènes) sont élaborées!
- les Cupressacées plus évolués apparaissent après, avec le Cyprès vert, les Genévriers, les Séquoias …
Découvrir
de nouveaux chemins intérieurs
D’autres familles plus récentes dans l’arbre phylogénétique nous permettront de goûter à des niveaux d’organisations plus élaborés. Nous pourrons en suivant l’arbre phylogénétique parcourir des chemins intérieurs fort diversifiés, intégrant les réponses que le vivant a créé en s’adaptant à de telles conditions, de tels milieux, en expérimentant telle nouvelle forme.
Centre de cohérence
Nous goûterons à une complexité qui nous aidera à organiser la nôtre, à l’image de la Camomille noble par exemple. Celle-ci appartient à la famille très évoluée des Astéracées (anciennement dénommée Composées). A l’image de l’architecture extraordinaire de ses fleurs typiques de sa famille – des inflorescences se structurant en capitule -, la Camomille nous aidera à retrouver notre centre de cohérence, en pacifiant les tensions entre nos multiples aspects intérieurs. C’est ainsi que la botanique devient une lanterne : elle fait sens et révèle la grande sagesse du vivant.
Nous ne sommes pas coupés du vivant !
Nous ne sommes pas coupés des processus du vivant, ni du règne végétal (comme des autres règnes, minéral et animal). Ces processus qui ont permis au vivant peu à peu de se structurer et de se complexifier nous traversent. Ainsi chaque famille botanique nous offre une forme parfaite d’être au monde, qui est l’aboutissement de millions d’années d’évolution. Chacune d’elle nous offre la possibilité de retrouver ces repères, ces formes essentielles, ces matrices de conscience. En nous, existent ce fil du vivant et toutes les formes de conscience qui le tisse. En respirant l’arôme d’une huile essentielle, nous retrouvons la mémoire et le fil qui nous relie à la Vie.