Enchantement des formes
Plénitude et générosité
Juste un instant fermez les yeux et visualisez la beauté rayonnante d’une rose, l’agencement merveilleux de ses pétales, leur douceur, leur suavité, la lumière qu’ils émettent. D’une infinie tendresse, la Rose de Damas cicatrise bien des blessures, les plaies des flèches du manque d’amour, en particulier celles envoyées à soi-même. Elle nous permet de ressentir ce que pourrait être l’amour inconditionnel qui ose aimer ce qu’il a de plus humain dans l’Homme. Telle une grâce qui descend jusque dans l’incarnation, qui n’a pas peur de la matière pour enlacer et aimer avec générosité, elle invite au pardon qui s’offre comme un don et une pleine acceptation
Son odeur richement fleurie, complexe, enivrante, suave appelle l’apaisement, la volupté ou la fascination pour certains. Le tropisme génito-urinaire est marqué pendant une olfaction, plus ou moins intensément suivant les lots et les origines. L’énergie du chakra sacré se réveille, le désir affleure et s’épanouit en s’élevant vers le coeur, enveloppant de douceur, comme un baume. La peau elle-même paraît ointe de tendresse et de bienveillance.
L’agitation du mental se calme, les pensées peuvent disparaître. La conscience s’amplifie comme pour nous permettre de comprendre l’arrière-plan du monde, ou plus exactement de s’unir à cet arrière-plan…
La substance du vivant
Accueil et communion
La perception s’épure et s’ouvre sur une autre dimension qui fait place à l’accueil… Accueil de la gratuité du vivant, de l’instant présent, plein et vibrant. Accueil et communion.
Expansion de conscience
La Rose réveille la créativité et inspire. Bien plus qu’éclaircir les idées, elle renouvelle la pensée en profondeur. Elle permet de dédramatiser, d’accepter les limitations de la matière, de répondre à des questionnements essentiels, de lâcher-prise en paix, de s’unir à la Réalité telle qu’elle est.
Sagesse intuitive
Une sagesse intuitive, venue du coeur, apparaît. Lors d’une méditation olfactive, la Rose de Damas peut libérer l’écriture intuitive et aider à recevoir des messages profonds qui viennent comme guérir les part blessés en soi. Elle peut nourrir l’élan créatif nous permettant de retrouver un contact avec notre propre beauté, en embrassant les parts plus fragiles et vulnérables de l’être.
Elle révèle la source de bonté en chacun de nous et la communion possible avec la substance même de la vie.
Aimer inconditionnellement
Aimer jusque dans la matière
La Rose nous invite alors à rayonner cet amour-plénitude. Elle nous rappelle que nous sommes aussi les fruits de la lumière originelle, de l’amour divin. A partir de ces retrouvailles, le coeur s’ouvre, s’exprime de manière guérissante. Car l’Amour guérit. Il offre comme la Rose un baume qui enveloppe et cicatrise … Il nous permet de retrouver la vulnérabilité, la sensibilité. Retrouver cet amour-là, celui qui sait se faire enfant, nouveau-né, nous invite à revenir à l’innocence pour goûter le monde.
Dans ce voyage, la Rose ne renie en rien les « imperfections » de la substance, la « boue », la glaise….
Incarner qui nous sommes, au grand complet
Elle prend TOUT de l’être et le réunit dans l’amour. La ose nous montre le chemin pour aimer pleinement l’Homme dans son incarnation, dans son corps avec le cœur et l’esprit, tel qu’il est, jusque dans les décrépitudes de la matière. Oui, cet amour inconditionnel aime jusque dans la matière sombre qui dépérit, qui développe parfois des odeurs pestilentielles. C’est un amour « christique » qui aime l’Homme dans sa perfection et qui ose « descendre » pour aimer l’humanité dans ce qu’elle a de plus incarné, jusque dans la chair.
S’il te plait apprivoise moi
Charnelle et spirituelle
Cet aspect double de la Rose, à la fois charnelle et spirituelle, à la fois grâce et accueil inconditionnel de la matière, du manifesté, peut provoquer des réactions d’inconfort, des résistances, des malaises …. La Rose de Damas développe une richesse de nuances aromatiques pleine de substance, qui enchantent et captivent certains, mais que d’autres peuvent ressentir comme lourds ou écoeurants.
En effet, elle n’hésite pas à plonger dans la matière pour extraire la beauté (signature biochimique des composés lourds, hydrocarbures et cétones en C13). C’est ce qui fait sa force, son paradoxe, et qui explique bien des rejets à son égard en olfaction en aveugle. La Rose de Damas demande à être apprivoisée. Elle nous offre à la fois la texture si tendre de ses fleurs et les aiguillons de ces tiges rigides, ascétiques. Elle nous interroge sur notre capacité à embrasser la vie en grand, en totalité, et non d’en garder que quelques morceaux bien choisis.
Embrasser la vie au grand complet
La Rosa damascena est aussi révélateur. Révélateur de tous endroits où l’être ne s’est pas senti accueilli, aimé de manière inconditionnelle. Elle peut faire remonter à la conscience les sentiments de tristesse, d’abandon, de dégoût, de rejet, les blessures et les souffrances, un froid prenant (qui signe un vide énergétique). C’est une huile essentielle qui touche à sa manière la résilience de l’être.
Le coeur ébréché
Blessure fondamentale
En s’incarnant, chaque être humain a connu une blessure fondamentale de séparation… Une béance, que l’on cherche à tout prix à remplir, mais qui nous permet de rejoindre le coeur de l’Humanité. Nous avons tous connu le chagrin, les peines qui viennent comme mutiler l’être. Nous avons connu des souffrances qui nous coupent de notre capacité à aimer, à recevoir ou à donner de la tendresse, de la bienveillance.
Perte, séparation … Et cadeau de la vie
Comme il est impitoyable d’aimer tout en sachant la vie si fragile, tout en sachant que l’être aimé va disparaître, que nous allons être confronté à la maladie, la séparation, la perte… C’est aussi une grâce que d’aimer le cadeau de la vie, précieuse.
Chiron, le guérisseur blessé
Tel est le message du Guérisseur blessé. Reconnaitre et faire la paix avec la blessure incontournable de l’incarnation. Cette blessure sera toujours là. La guérison ne procède pas en l’art de la faire disparaitre. Bien au contraire… La voie est celle de l’acceptation : accepter pleinement la part en nous qui a tant souffert, apprivoiser cette part que nous refusons. Jusqu’à l’aimer. Vivre avec et en prendre soin de la meilleure manière. Et de cette acceptation, pleine et entière, de cette prise en charge, tendre et lucide, nait la sagesse du remède : la compréhension, le miel de la compassion. C’est en assumant la blessure que les forces de résilience se réveillent, que le Guérisseur blessé s’active, tel Chiron qui souffrant lui-même d’une blessure incurable, enseigne l’art de guérir à Esculape.
Voie d’éveil
L’Amour inconditionnel est une voie d’éveil. Le miel qu’il élabore demande un vrai travail ; il va nécessiter de mettre à jour et de soigner toutes ces plaies, ce més-amour avec nous-même, avec le monde. Faire un avec la lumière et la beauté paraît parfois facile quand nous décollons de la matière. Mais quand il s’agit d’accepter et d’incarner cette lumière et cette beauté dans la matière périssable, la voie devient alors plus ardue et demande une guidance. La Rose de Damas est alors là : nourricière et guérisseuse.
Un génie
au quotidien
- Accompagner un passage de vie.
Son usage en début et en fin de vie – pour accueillir un nouveau-né comme pour préparer l’âme au grand départ – est marqué dans la tradition depuis la Haute Antiquité égyptienne. De nos jours, son efficacité face à la maladie, aux souffrances morales intenses, en cas d’angoisse devant la mort, lui a permis de rentrer en structure hospitalière, dans les services de soins palliatifs par exemple.
- Renforcer la relation aux personnes aimées.
Elle favorise les sentiments d’empathie, de pardon, de compréhension, de gratitude. - Entourer d’amour le mal-aimé, le corps meurtri, le corps qui souffre
Comme dans un acte rituel de guérison pour soi-même, oindre une préparation huile essentielle et huile végétale sur les zones que l’on a besoin d’envelopper de douceur. - Soutenir la libido et le désir de vivre.
Elle est adaptée à tous les chagrins, y compris la dépression post-partum. - Sortir d’un vide de cœur, se libérer d’addictions.
Angoisse, épuisement nerveux et émotionnel, colère, culpabilité, deuil, dépendances, elle reconnecte à ce qui nourrit et guérit. L’opposé de l’addiction, ce n’est pas la sobriété, c’est la connexion. - Redimensionner la pensée, expanser la conscience.
La Rose de Damas inspire, nourrit la créativité, ouvre l’intuition du cœur, permet de répondre à des questionnements existentiels.
Mode d’emploi (hors voie buccale ou interne)
- Onction : fortement diluée (concentration inférieure à 0.5 %) comme soin antirides ou pour commencer à l’apprivoiser à très haute dilution (1 goutte pour 50 ml d’huile végétale)
- Toucher massage : sur le coeur et sur les zones du corps qui ont besoin d’être nourries d’amour
- Méditation olfactive : pour apaiser les souffrances intenses du corps, du coeur, de l’esprit.
Contre-indications et précautions d’emploi
- Vu la préciosité de cette huile essentielle (une des plus chères) et la puissance de son parfum, on l’emploie avec art et délicatesse. Pour l’apprivoiser, on commencera avec des concentrations infimes, comme à doses homéopathiques.
Poésie médicinale
Sagesse intuitive du coeur
Les messages de l’âme
Lors d’une méditation olfactive, il est possible de contacter le génie d’une médicinale, le geste de sa famille botanique, d’accéder à des informations très précises sur son environnement, ses propriétés, à un éclairage subtil de ses usages…
Il arrive aussi avec certaines huiles essentielles que nous goûtions à un au-delà de la pensée, à une qualité de présence qui nous unit au tissu même de la vie, à ce que certains nomment l’arrière-plan de la réalité. De ces rencontres jaillissent parfois des messages comme venus d’autres dimensions de conscience ; naissent parfois “des poésies médicinales”.
Voici en partage le message qu’une magnifique Rose de Damas afghane m’a laissé en Janvier 2019 .
L’art d’être vulnérable
Retrouver l’innocence d’un nouveau-né sans questionnement.
Lisser la conscience
Pour qu’elle retrouve sa peau de bébé, son toucher délicat.
Pour que nos yeux puissent caresser la matière
Et non la conquérir.
La paix de l’âme est à cet endroit-là.
Caresser le monde de son regard, le réparer, lui apporter de la paix.
Retrouver une vulnérabilité
Se laisser pénétrer par les contrastes
Les contradictions du monde
Sans chercher à les résoudre.
Alors, l’amour divin se fait enfant, nouveau-né, tout petit.
Accepter de revenir à l’innocence pour goûter le monde
Oter les oripeaux de la sagesse
Se dévêtir du costume du sage
Accepter de perdre l’éclat de l’intelligence…
Et lorsque nous acceptons de de revenir tout petit
Lorsque nous acceptons de renoncer à percer le monde
Que nous restons au coeur de l’insondable mystère
Très doucement rayonne le feu qui réchauffe.
” Nous aimons si peu, ou si mal, avec une moitié de nous-mêmes et nous aimons chez l’autre quelques morceaux choisis, les plus connus, ceux qui font le moins peur. C’est si rare d’aimer quelqu’un entièrement, ce qui nous plaît et ce qui ne nous plaît pas, c’est si rare d’être aimé entièrement avec nos creux d’ombre, nos torses de lumière.
J’avoue que j’ai vécu, j’avoue que je suis blessée, mais ces blessures sont aussi ma beauté. L’amour, c’est ne plus avoir besoin de se cacher, de dérober à l’autre son plus mauvais profil, pouvoir enfin se montrer nue à quelqu’un qui n’en profitera pas pour affirmer sa puissance. Être nue dans un regard qui respecte notre force et notre fragilité, tout est si précieux, si éphémère…
Tout ce qu’on fait sans amour est du temps perdu, tout ce qu’on fait avec amour est de l’éternité retrouvée…” Jean-Yves LELOUP